Quoi manger
Cuisiner les mélanges de champignons séchés
Cuisiner les mélanges de champignons séchés
Hors saison, quand on veut cuisiner des champignons sauvages, un des meilleurs moyens est d’utiliser des champignons séchés.
Il existe un vaste choix dans les épiceries. On y trouve des morilles, chanterelles, pleurotes, shiitakes et autres variétés. Souvent, ce sont les mélanges qui sont le plus économiques. Mais comment reconnaître leur qualité et les utiliser au mieux ?
D’abord, il y a le mélange forestier. Les meilleurs contiendront des cèpes ou porcini (cèpes de Bordeaux ou Boletus Edulis). La plupart contiendront des bolets divers comme les bolets orangés ou des épinettes. Leur valeur gastronomique est intéressante si on connait les accords et usages appropriés. Le mélange forestier sera une valeur sûre dans les ragoûts, vol-au-vent, sauces, et même risotto où l’on cherche une note boisée franche.
La plupart des mélanges contiennent des shiitakes car leur prix de revient est plutôt bas et leur goût franc. La présence de shiitakes dans un mélange pourrait être associé à du bas ou moyen de gamme mais ce n’est pas nécessairement le cas. Avec des pleurotes ou des matsutakes (armillaire pesant ou tricholome à grand voile), on produit un équilibre intéressant qui contribue à la réussite de plats simples ou plus élaborés.
Il y a peu de mélanges sur le marché : le classique forestier, plus particulièrement destiné aux viandes, le mélange à poisson (en partie constitué de champignons homards) et le mélange de type économique (généralement pleurotes et shiitakes). Ces mélanges peuvent être très différents d’une marque à l’autre, il est donc important de savoir reconnaître la qualité du produit. Voici quelques indices qui pourront vous aider :
-
Les champignons québécois ou canadiens sont à privilégier car ils sont produits de manière plus artisanale que ceux qui proviennent d’autres pays, ils sont aussi souvent tendance à avoir été stockés moins longtemps en attendant la vente;
-
L’apparence est souvent indicatrice. Les mélanges contenant des plus gros morceaux et non des brisures (et même des miettes) seront assurément des produits de meilleure qualité;
-
Les mélanges contiennent souvent une bonne part de bolets divers, il faut favoriser ceux dont les morceaux sont d’une couleur plus claire. Ils sont généralement déshydratés dans de meilleures conditions qui évitent de les surchauffer. Les mélanges avec des morceaux très foncés voire noirs sont à éviter;
-
Le prix n’est pas un bon indicateur car il diffère beaucoup d’un endroit à l’autre, cependant il faut s’attendre à payer un peu plus cher pour du local que pour de l’asiatique, par exemple;
-
Les boutiques spécialisées et les épiceries fines tiennent généralement de meilleurs produits que les grandes chaînes, mais ce n’est pas une règle immuable.
Maintenant, que fait-on d’un mélange de champignons ? On peut en faire un bon potage, qui n’aura rien à voir avec les produits en conserve du commerce. Des crêpes salées et farcies avec une béchamel, des restes de poulet et des champignons sauvages sont un classique quelque peu oublié qui ravira la famille et les convives. Il ne faut jamais hésiter à jeter quelques champignons réhydratés dans votre ragoût, ça lui donnera une touche boisée qui ne passera pas inaperçue. Et, pour surprendre, un pesto de champignons sauvages !
Je dirais en conclusion que vous pouvez tout aussi bien vous procurer différents types de champignons séchés et essayer vous-même quelques nouveaux mélanges. Le matsutake et le shiitake vont par exemple particulièrement bien ensemble pour des bouillons asiatiques, mais aussi pour le poisson. À vous de laisser aller votre créativité.
Aujourd'hui je vous propose un grand classique revisité : un risotto safrané aux champignons homards, shiitakes et fruits de mer.
Par Olivier Galante, La Belle au bois gourmand
Commentaires